mardi 31 août 2010

souvenir d'un instant

Nous sommes le 27 août, j’ouvre la fenêtre là-haut, à l’étage de ma maison à Peillac. Je bloque l’ouverture des persiennes mal positionnées ce matin par mamie (c’est par ce petit nom que j’appelle ma belle-mère). Il est 13 heures, le ciel est gris et depuis quelques minutes les nuages nous envoient une petite pluie fine, un crachin breton dirait Frédéric. Les feuilles des arbres bougent à peine, le vent est quasiment inexistant.
L’instant est calme, il fait doux. D’où je me trouve, je vois le saule pleureur majestueux placé là au centre du hameau de la Martinaie comme pour nous garder tous, habitants de ce petit village, semblant vouloir nous protéger et nous servir de repère tel un phare pour les marins dans l’océan.
A gauche, quelques maisons aux murs de pierres et aux toits d’ardoises, fières et robustes font face à la route pour mieux accueillir riverains et visiteurs.
Face à moi, à droite du grand arbre, une vieille bâtisse est en partie habitée quelques jours par an par des vacanciers, comme moi, charmés par les lieux. L’autre aile du bâtiment semble non pas abandonné mais délaissé, en attente d’une bonne âme susceptible de la dépoussiérer. La vieille demeure s’occupe à observer les nouveaux habitants que nous sommes dans la maison qui lui fait face et qui depuis peu à des airs un tantinet condescendants.
Le silence du quartier est apaisant mais à bien écouter, je me rends compte que de multiples bruits envahissent les lieux.
Au loin, un coq semble avoir perdu le sens de la pendule et chante sans discipline ; En réponse un mouton bêle pour le réprimander de tant d’audace. Pendant ce temps, la pluie s’affirme et fait fredonner les feuilles des arbres et les nombreuses autres végétations du jardin. Les oiseaux décident eux, d’entamer une conversation animée, des volatiles de toutes sortes se manifestent tout à coup et me permettent d’assister à un concert invisible.
Le chat roux du voisin baptisé « Kiss » par les enfants surgit subitement de derrière la haie pour disparaitre presque aussitôt dans le garage resté entrouvert.
Ma place est privilégiée, je suis au spectacle ; Je scrute, je respire, j’écoute ce modeste endroit verdoyant. Une légère brise me caresse le visage comme pour me remercier de cette description élogieuse.
Peu importe si aujourd’hui le soleil a décidé de visiter d’autres lieux, je me passe de sa présence et je me dis que si une place est attribuée à chacun de nous sur cette terre, alors j’ai le sentiment d’avoir trouvé la mienne.

De belles vacances!

"La vie dure peu, l’année passe vite, le mois est court et le jour est plus bref encore, mais l’instant est immense." Abel BONNARD

C'est ce que j'ai essayé de faire durant mes vacances et je crois avoir réussi, je veux parler de vivre l'instant.
J'ai profité de ma maison à Peillac, des amis, des balades en pleine nature, de la famille, des paysages de plaines et de montagnes, d'une belle virée à moto et aussi en vélo-taxi, de quelques concerts d'été et d'une fête joyeuse. J'ai savouré, j'ai pris conscience de chaque moment délicieux. Tous mes sens étaient en éveil en ce mois d'août de vacances. Cela me permet aujourd'hui, de relater de merveilleux souvenirs