dimanche 27 juin 2010

La rubrique hebdomadaire des expressions françaises imagées

Dessin de Maxime
"En avoir ras-le-bol"
En avoir assez, en avoir marre.Être fatigué de faire quelque chose.
L’expression “en avoir ras le bol“, très usitée et connue de nos jours, ne signifiait pas simplement
en avoir sa claque“, en avoir marre … Non, elle était beaucoup plus obscène et se rapprochait plutôt de l’expression ” en avoir plein le cul” (pardonnez ma vulgarité passagère). En effet, le mot Bol, désignant au préalable un récipient, est attestée en argot, dès 1872 selon Esnault, avec le sens de “cul, anus”.
Notons que Alain Rey explique dans son
Dictionnaire historique de la langue française que le terme ras désigne au préalable, soit en 1191, une mesure remplie jusqu’au bord sans en excéder la limite. Ce serait en 1606 que ras , substantivé donnera naissance à la locution adverbiale “à ras” dans le sens de très près.
La locution familière, “en avoir ras le bol”, a donné dès 1872 de nombreuses variantes où toutes sortes de récipients (pot, vase, bock, bocal…) prennent, par métaphore, le sens de “cul” ou “anus”, comme “avoir du pot”. Cependant, ce n’est qu’en 1968 que l’expression “en avoir ras le bol” connaît un grand succès lors “du ras-le-bol général”.
Julie Amerlynck précise dans son livre ” Phraséologie potagère, les noms de légumes dans les expressions françaises …” édité en 2006, qu’une confusion se crée entre bol, cul et tête lors de la généralisation de la locution “en avoir ras le bol”. En effet, la population rapproche cette locution d’autres expressions telles que “la coupe est pleine”, “c’est la goutte qui fait déborder le vase” ou encore “en avoir par dessus la tête”, ce qui a le mérite d’ôter la notion grivoise originelle de notre expression première. Depuis, d’autres expressions sont nées sur la même image d’association “bol-tête” où la notion de “bol- anus” n’est plus soupçonnée … fort heureusement; il s’agit de locutions telles que “en avoir ras la casquette, le képi ou le bonnet”, “ras la tasse, la théière, la cafetière ou la marmite” ou “ras la frange ou la coiffe”, mais aussi “en avoir ras le chou, la calebasse ou la patate”, dernières expressions où le légume prend, par analogie de forme, la place de la tête.

Balade à Paris

En ce début d’été, la météo est propice à la flânerie et les rues de la ville de Paris se prêtent indéniablement à cette activité. Avec des amis de Montpellier, de passage à la capitale, nous entamons notre virée par les grands magasins des galeries Lafayette espérant dénicher un vêtement original. Le seul être masculin de notre groupe déclare forfait très vite peu enclin aux piétinements dans les travées des ces grandes boutiques, il préfère partir à la recherche d’un banc public ombragé et nous attendre accompagné d’un bon roman. Délestées de l’impatience masculine, nous pensons, nous les filles, pouvoir enfin savourer le plaisir d’un «magasinage» sans stress mais, très vite, nous décidons de couper court à cette errance, dépitées par l’absence de coup de cœur et par des prix beaucoup trop onéreux. Nos estomacs vides se rappellent à nous, il est près de treize heures et d’un commun accord, nous partons à la recherche d’un endroit où se poser pour déjeuner. Nous récupérons notre homme du côté de l’Opéra et optons pour un bistrot en face qui nous offre un décor et une ambiance chaleureux. Nous passons un moment gourmand au sens propre comme au figuré, nous dégustons un repas simple mais non moins copieux et exquis.
Repus, nous partons pour une balade pédestre digestive direction la place de la Concorde puis le musée du Louvre via le parc des Tuileries. Nous savourons l’environnement sous un soleil généreux nous offrant des beautés architecturales et un parc verdoyant et rafraîchissant grâce aux multiples points d’eau. De nombreuses personnes se laissent aller sur des fauteuils ou transats de métal vert, qui à la paresse et la rêverie, qui à la lecture solitaire, qui à quelques confidences en duo. En ce jour d’été le parc est une immense plage sans sable ni mer, juste un assemblement de corps au repos, c’est un lieu où le temps est ralenti et où chaque minute semble être vécue précieusement. Nous sommes, nous, que de passage, nous observons, nous commentons, nous imaginons les vastes et confortables appartements derrière les magnifiques balcons fleuris surplombants ce lieu de verdure. Nous nous faisons la remarque qu’ici la crise n’apparait pas, si elle existe, elle est bien camouflée derrière une apparence florissante (c’est notre côté prolétaire qui s’interroge). Cette traversée nous enthousiasme, la pyramide de verre du musée est en vue, elle est belle et illumine les bâtiments anciens qui l’entourent. Beaucoup de monde ont eu la même idée que nous à en juger par la longueur de la file d’attente. Bien heureusement, elle s’estompe rapidement et nous pénétrons enfin dans ce beau lieu d’art et de culture. Comment s’orienter ? Par où commencer ? Pas facile de s’y retrouver dans ce dédale de couloirs et de salles. Aidés d’un plan et après quelques questionnements, nous accédons à quelques vastes pièces où de nombreuses toiles de diverses tailles s’offrent à notre regard et à nos critiques de simples amateurs. Nous admirons, nous jugeons, nous louons, nous plaisantons même et nous laissons s’exprimer nos sensibilités devant toutes ces œuvres plus ou moins célèbres. C’est un moment très plaisant mais aussi fatigant, nous décidons de rentrer. Retour à la réalité du métro bondé, à la banlieue bien moins glamour mais c’est satisfaits de cette journée que nous retrouvons des copains autour d’une table dans la fraîcheur d’une cour privée chez une amie pour partager un repas gargantuesque.
Nous sommes heureux de cette journée de détente et d’échanges.
Merci Corinne, Nastie, Pascale, Charlène, Lucie, Philou, Thierry et Frédéric de votre bonne compagnie en cette belle soirée (contrairement au tableau de Jan steen "la mauvaise compagnie")

vendredi 18 juin 2010

La rubrique hebdomadaire des expressions françaises imagées

"Cul de sac"
Cette expression signifie « voie sans issue ». Elle va chercher son origine dans l'Antiquité à Rome où, lorsque les voleurs et autres assassins condamnés n'étaient pas encore ou plus voués aux gémonies (chaque méthode d'élimination des truands a eu ses périodes, selon les goûts des empereurs), une joyeuse coutume consistait à les enfermer dans un sac, noué par une corde, avant de les jeter dans le Tibre pour qu'ils s'y noient.Tout simplement ! Un peu comme le font certains pour se débarrasser d'une portée de chats ou de chiens.Cette méthode « fort sympathique » a été utilisée longtemps après, à diverses époques et dans divers pays.Ainsi, chez le sultan de Constantinople, les condamnés étaient noyés de cette manière dans le Bosphore. En France aussi, sous Charles VI, entre autres, avec noyade dans la Seine.Impossible de trouver une sortie. D’où la reprise de l’expression comme métaphore d’une voie sans issue

jeudi 17 juin 2010

Le festival de St Denis

Pénétrer dans ce lieu majestueux, la Basilique de Saint-Denis, est toujours porteur d’émotion (en dehors de toute connotation religieuse) et c’est encore le cas ce soir. Comme à chaque fois que je passe le seuil de ce beau monument, il me vient à l’esprit le grand roman de Ken Follet « Les piliers de la terre », les récits de vie de plusieurs générations de bâtisseurs de Cathédrales qui donnaient leur jeunesse, leur énergie, leur savoir-faire et jusqu’à leur vie pour la construction de ces mastodontes.
Je suis là ce soir pour assister à un concert de musique classique, en l’occurrence, MOTETS & FIREWORKS DE HAENDEL.
Je m’installe, le silence se fait très vite dans le public, je remarque qu’il s’agit d’un auditoire particulièrement discipliné. Aussitôt… violons, violoncelles, harpe, piano et vocalises baroques envahissent la nef. Je suis transportée dans un autre univers, la musique sublime le lieu historique et réciproquement. Il y a là comme une évidence, une liaison harmonieuse, magique, tout fait sens. Les murs de grosses pierres renvoient toute la magnificence de l’œuvre haendelienne. Mes oreilles sont caressées, dorlotées et la beauté du lieu ajoute un bonheur visuel à la bienfaisance auditive. Les personnages des vitraux dominant les travées semblent à l’écoute et figés par tant de somptuosité. Je m’amuse à imaginer les rois de France allongés dans la crypte, savourant ce cadeau et esquissant un petit sourire de bien-être. Je suis « aux anges » et apprécie chaque note qui s’échappe des instruments et de la bouche de la diva.
Je passe là, deux belles heures à un voyage intemporel.
Je n’ai aucune culture en musique classique mais je me suis, tout simplement, laissée imprégner par tant de pureté.

mardi 15 juin 2010

Freshlyground

Voilà un groupe bien sympathique venant d'Afrique de Sud dont la chanteuse Zolani Mahola, avec sa voix particulière, donne beaucoup de charme à l'ensemble. Une fusion de musique traditionnelle, de jazz et de blues qui ne manque pas d'intérêt;
Ce joli clip est révélateur, c'est un vrai engagement plein de fraîcheur (cliquer sur le nom du goupe)

lundi 14 juin 2010

Mumford and sons

Je craque pour ces quatre jeunes anglais. Avec leur musique et leurs chants mélodieux. Laissez vous aller à des balades oniriques.
On peut difficilement résister à ce bel amalgame vocal, guitare,batterie et mandoline et personnellement je capitule et j'en redemande.
Une belle découverte

mercredi 9 juin 2010

Quel endroit, quelle position affectionnez-vous le plus pour vous adonner à la lecture?

Assis dans un fauteuil, sur une chaise, à même le sol, sur le canapé, sur les talons, sur l’herbe, sur le sable, sur un banc public, dans le lit, sur les wc, dans la voiture,
Allongé sur des coussins, sur un matelas pneumatique, sur votre partenaire, dans la baignoire,sous la tente, sous la table, dans un transat ;
Les jambes croisées, les jambes en l’air, à genoux, en tailleur, en faisant le poirier ou la chandelle, en écoutant de la musique, en buvant un thé, un verre de vin ou une bière, dans le silence
Dans la cuisine, la chambre
, la salle de bain, le salon, le jardin, un bistrot, la forêt d’à côté, au bord du lac, à la bibliothèque, dans le bus, dans le métro, au hammam, dans la classe, au bureau, dans un magasin, dans une gare, dans le wagon, à la mer, à la montagne, à bicyclette

La nuit, au petit matin, au crépuscule, une fois par semaine ou par an
En marchant, en courant, en fumant, statique, en vélo-taxi, en grignotant, à haute voix, en chantant, vite, lentement, seul.



La lecture est un voyage et une rencontre avec autrui et avec soi même, alors installez vous bien !


Les dessins sont de Maxime, mon illustrateur préféré

samedi 5 juin 2010

Petit arrêt sur une petite chose du quotidien

Généreux: Ce cerisier chez Béa dont les branches ploient pour mieux nous offrir ses jolies fruits ronds et rouges gourmands. Son ombre protège la terrasse, où nous nous trouvons, du soleil trop brulant de cette fin de printemps. Il est sans rancune de l'isolement qu'on lui a imposé en le séparant de ses congénères et en le plaçant là, entre le mur de la maison et le grillage du jardinet. Il est beau et majestueux et mérite l'instant de gratitude qu'on lui porte.

la rubrique hebdomadaire des expressions françaises imagées

Dessin de Maxime
"Se jeter dans la gueule du loup"
Cette expression signifie s'exposer imprudemment à un danger
Même si, aujourd'hui, le loup a été largement réhabilité, il a été, depuis très longtemps et jusqu'à il y a peu de décennies, férocement combattu par l'homme qui le considérait comme une bête extrêmement dangereuse.Qu'il représente le démon ou la mort, ou qu'on le trouve sous la forme d'un loup-garou ou chez mère-grand en tant que grand méchant loup (à condition que la bobinette ait chu, bien sûr), l'animal n'a jamais eu bonne réputation.Dans l'imaginaire d'autrefois, sa dangerosité est bien évidemment liée à sa gueule et à ses crocs qu'il n'était pas vraiment souhaitable de voir plantés dans un de ses membres."Se jeter en la gueule des loups", attestée au XVe siècle, était déjà une image qui voulait dire que celui qui, volontairement, s'approchait suffisamment d'une meute au risque de se faire déchiqueter, était d'une imprudence folle, tout comme celui qui, d'une manière plus générale, s'expose volontairement à un danger (dont il ne mesure pas forcément l'ampleur).

mercredi 2 juin 2010

Philippe Djian

"Incidences"
Un professeur de litterrature plutôt singulier dont les conquêtes féminines ne se comptent plus.
Un professeur sympathique mais... Beaucoup de questions se posent sur son comportement insolite et sur les répercussions d'une enfance écorchée.
Une histoire sans éclat mais captivante

Atiq Rahimi

"Syngué Sabou"
Ce roman sur une vie en Afghanistan a d'autant plus de force qu'il est écrit par un écrivain Afghan.
Un récit lent au départ, au rythme du souffle de l'homme dans le coma à qui la femme se livre petit à petit. Elle parle, elle libère sa parole si longtemps retenue, elle n'est plus la femme soumise, elle invective. Nous progressons avec elle, nous nous soulageons avec elle.
Une lecture agréable et très intéressante