Quand je dis inhabituel je ne dis pas inconnu car là où nous nous rendons, il n’y a rien de surprenant ni d’extravagant, c’est même très conventionnel. Malgré tout, cela a un effet de respiration, d’aération sur moi. C’est comme ouvrir une fenêtre sur un paysage autre, bienveillant, protecteur et apaisant. Il y a là quelque chose de familier et en même temps, un esprit de découverte m’envahi de bien-être avec l'envie de m'imprégner de l'esthétique des lieux.
Nous profitons tout simplement d’une journée de « liberté » pour errer dans les rues de Paris, principalement les rues du premier arrondissement, limites que nous nous sommes donné pour cette fois avec la ferme intention de continuer nos pérégrinations des week-ends futurs.
Mon appareil photo en bandoulière et les pataugas aux pieds, accompagné de Frédéric qui se charge de nous orienter, affublé du guide de Paris intra muraux, nous déambulons lentement sans aucune contrainte de temps. Nos enfants sont par monts et par vaux, c’est une belle occasion pour nous deux de profiter de cette journée.
St Lazare, La Madeleine, place Vendôme, rue de Rivoli toutes les rues que nous parcourons et les personnes que nous croisons me font voir les choses autrement, il est clair que tout le monde n’a pas intérêt à ce que les choses changent pour que le partage des richesses se fassent. C’est mon côté prolétaire qui remonte à la surface, j’imagine dans mon sac que le petit livre de Stéphane Hessel «indignez-vous» (qui m’accompagne pour m’occuper l’esprit lors du déplacement en métro) ne demande qu’à exploser et sortir du sac pour s’indigner de tant de contraste. Nous sommes passés en 30 minutes de temps de St Denis ville de banlieue du 93 à la rue St Honoré aux vitrines lumineuses et pédantes.
Malgré ce déséquilibre, le plaisir est grand, la ville est belle et me fait du bien, j’oublie pour quelques heures la tristesse du paysage de banlieue et me surprend même à croire que je fais partie de cette population Bobo à la vie matériellement facile. Nul n’est capable d’évaluer le poids de notre portefeuille, cette posture est plutôt agréable, on ne choque personne, ni riverains, ni promeneurs quand on s’intéresse aux vitrines présentant un pyjama à 275 euros (véridique !), on peut jouer aux riches le temps d’un instant mais cela nous lasse vite. Nous préférons reprendre notre casquette de touriste et apprécier les belles architectures et les jolis jardins.
Nous nous promenons comme dans un musée et ce sont les yeux plein de lumière et la curiosité vive que nous savourons cette journée de balade.
Avant de rentrer nous profitons des services d’un petit restaurant de quartier et ainsi, nous clôturons très agréablement de manière relaxante cette petite virée.
"Dans un art de vivre accompli où alternent, selon un ordre éprouvé, effort et repos, sérieux et jeu, travail et plaisir, la promenade a également sa place."
[Karl Gottlob Schelle]
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